Au lendemain des attentats de Charlie hebdo, puis la prise de conscience du rejet de certains de nos jeunes français musulmans (le plus souvent issus de quartiers difficiles) des libertés fondamentales de laïcité et liberté d’expression, une certain nombre d’interventions politiques ou sociologiques rappellent l’impérative nécessité de développer l’embauche pour favoriser l’intégration.
C’est alors que le débat glisse inévitablement sur le sujet de la discrimination à l’embauche à propos duquel le réalisateur Luc Besson a lancé la plus inquiétante mise en garde contre la paix sociale. J’espère qu’il aura pris soin, au préalable de son plaidoyer, de s’assurer que son entreprise a pris quelques dispositions pour ce combat, parmi lesquelles, la mise en place volontaire du cv anonyme.
Le cv anonyme, c’est l’obligation de ne voir figurer ni la photo, ni le nom, ni le prénom, ni l’adresse, ni le sexe du postulant. Restent donc, les informations sur l’expérience professionnelle et la formation. Dans la première étape du processus de recrutement, il ne s’agit d’identifier que les besoins de l'employeur et si la ressource y répond.
La loi du 31 mars 2006 instaure le cv anonyme obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Or, cela fait 8 ans que cette loi attend son décret d’application.
Le Conseil d’Etat considérant que cette aberration devait prendre fin, le 9 juillet 2014, elle annule le refus implicite du 1er ministre de prendre le décret d’application et lui enjoint de le prendre dans un délai de 6 mois.
Nous sommes de 19 janvier 2015 : le délai est expiré.
Je ne sais pas si Monsieur Valls aura pris ou prendra ses responsabilités face aux injonctions du Conseil d’Etat. Quoiqu’il en soit, dans la lutte contre les discriminations à l’embauche, le cv anonyme est un outil intéressant, qui, s’il devenait une contrainte n’en reste pas moins une liberté de politique de recrutement dans les entreprises…ou les collectivités locales.